la maison. AprèSrson divorce, le père l'avait pris avec l u i ,
suivant un clroit établi par la l o i koranique. E ^ b u u ^ ^
toutes- sortes de vexations, i l étafy souvent privé de nouerj-j
ture. Plus on gâtait Féridoun,
pïué
on malmenait I l l - Ha j S .
J'ai vu plus d'une fois la marâtre s'acharner sur l u i
k ë&ùpi
de bâton. Visiblement elle se laissait emporter par une haine
aveugle au point qu'on eut di t que le sentiment de rivalijB
rétrospective dont elle était animée à l'égard de la première
épouse, se soulageait dans la souffrance de l'enfant. Féridoun
était libre de me battre, voi fe de me jeter une chaise à la
tête.... I l l u i arrivait même de battre sa mère laquelle, au
lieu de le réprimander, l'embrassait avec tendresse, toute
dans l ' admi rat ion de la vigueur précoce montrée par un
enfant de sept ans Tous les soirs on faisait le
procès
d' IU-
Hàmi si le père ne rentrait pas trop tard et si le
raki
(
i ) n'avait
pas trop t rouvé sa raison. Plus d'une fois, je fus grondée
par la hanoum pour avoir donné des parts égales aux deux
enfants. A ses furieuses récriminations, je répondais sur ur*
J
ton d'indifférence affecté que tel était l'usage chez nous.
Je me devais à tout ce monde.
Pieds nus, pataugeant dans l'eau, je faisais la cuisine, le
raccommodage et soignais les enfants. Deux fois par semaine
c'était la lessive et le repassage. Non seulement je n'avais pas
un §eiil moment de repos le j our , mais la nui t j'avais à m'oc-
cuper de Dj inghis qu'on venait de sevrer, enfant pleurnichard
qui ne me laissait aucun répit. Je l u i chantais, pour l'en–
dormi r , d'interminables berceuses, mais quelles berceuses!
Toute la haine qu i couvait dans mon cœur pour la race
(
i ) Eau-de-vie.
Fonds A.R.A.M