—
66
—
prière ; quelques versets du Coran peints sur les murs,
deux chaires dans l'enceinte, des nattes propres pour
les fidèles. Point de tribunes, ni de sièges d'honneur,
ni de places réservées : rien que des hommes qui prient,
et que rien ne dérange de la piété. Si le sultan entre
par hasard dans la mosquée, il se place au premier
endroit venu ; le mendiant près duquel il se tient debout
ne se détourne même pas- pour jeter un regard sur lui.
Point de quêtes, de tronc pour les pauvres ou pour
l'entretien de la mosquée. La mosquée est la maison
de la prière, la maison de Dieu ; ce serait la profaner
que d'y mêler un intérêt humain, une pensée de la
terre. Mais la charité ne perd pas ses droits. Au
sortir du temple, et attenant aux bâtiments, il. y a les
cellules des étudiants nécessiteux, les hôtelleries pour
les pauvres et les voyageurs, les hôpitaux pour les
malades et les infirmes. Le Musulman aime à reporter
sa pensée du ciel vers la t e r r e , et se rappelant cette
maxime du Coran, que : « le meilleur des hommes
est celui qui se rend utile à ses semblables, » cherche
partout autour de lui des maux à guérir, des misères
à consoler (1).
«
La vertu ne consiste point en ce que vous tour–
niez vos visages du côté du levant ou du couchant ;
vertueux sont ceux qui croient en Dieu et au jour der–
nier, au Livre et aux prophètes ; qui donnent pour l'a–
mour de Dieu des secours à leurs proches et aux or–
phelins, aux pauvres et aux voyageurs et à ceux qui
demandent ; qui rachètent les captifs, qui observent la
prière, qui font l'aumône, remplissent les engagements
(1)
Les Turcs ont sans cesse à la bouche cette belle maxime du
knalite Orner
{
Onwr) :
«
La prière nous conduit à moitié chemin
vers Dieu ; ie jeune nous mènejusqu'à la porte de son palais ; l'au–
mône nous eD ouvre l'entrée. »
.'
Fonds A.R.A.M