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dans les hadis, même de regarder le Coran comme
incréé et comme existant de toute éternité dans le
septième ciel, d'où il fut apporté sur la terre par
l'ange Gabriel et donné à Mohammed feuillet par feuil–
let dans le mois de Ramazan, tout cela est hors la foi,
et n'a aucun caractère obligatoire. Et pour ce qui est
de la croyance générale aux miracles, du purgatoire,
du dogme de l'expiation et de la réversibilité des mé–
rites, aucune de ces choses, d'où est venue la puis–
sance du clergé catholique, n'existe dans l'islam. Le
jeûne du Ramazan, le pèlerinage de la Mecque que
l'on pourrait croire avoir été institués dans un espri
de mortification et de pénitence, outre qu'ils consti–
tuent des pratiques purement extérieures, n'euren
dans la pensée du fondateur qu'un sens politique e
moral, et ils ne devinrent une obligation religieuse
que plus tard, lorsque les ulémas furent parvenus à
constituer un sacerdoce dans l'islam. Car il faut se
hâter de le dire, comme une nouvelle marque du phi–
losophisme, si je puis ainsi parler, du Coran, la dis
tinction du pouvoir spirituel, l'existence d'une sociét
ecclésiastique au sein de la société religieuse sont en
contradiction avec la parole même du Prophète. Au
jourd'hui même encore le prêtre, en Turquie, ou pou
mieux dire, le ministre chargé des fonctions du culte
ne se distingue en rien du reste des fidèles. Ces fonc
tions ne constituent pas, comme dans l'Eglise ro–
maine, un privilège conférant un caractère spécial
sacré. Comme il n'y a point d'intermédiaire oblig
entre le ciel et la terre, toutes les pratiques de la re
ligion peuvent être et sont souvent remplies sans Fin
tervention des imams, et l'emploi de ces derniers es
borné uniquement, ainsi que nous le verrons bientôt
à la prédication et au service intérieur de la mosquée
Par une conséquence naturelle, quoique inattendue
en même temps que le dogme religieux du Corai
Fonds A.R.A.M