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Mohammed lui-même : « A celui qui agit d'après ce
qu'il sait, Dieu donne l'héritage de ce qu'il nesait pas.»
Mais ce don ne va pas jusqu'à conférer au Prophète un
caractère surhumain, ainsi qu'il le signifie clairement
lui-même dans cet autre passage :
Ma kanè Muhamédin eba ahédin min ridja
lakin reçoul-allahi vè khatem ennebiyn.
«
Ne fut Mohammed que le fils d'un de vos mâles,
cependant envoyé de Dieu, cachet de tous les pro–
phètes. »
Cette expression
khatem
(
le cachet) est à remarquer.
Mohammed est le cachet, c'est-à-dire qu'il a clos la
liste des prophètes que Dieu envoya à différentes épo–
ques sur la terre pour maintenir ou rétablir la vraie
religion. C'est pour cela qu'il est le prophète par
excellence, plus grand que ses prédécesseurs, Moïse,
David, Jésus-Christ (1), etc., de même que le Coran
est supérieur aux autres livres apportés du ciel, le
Pentaleuque, le Psautier, l'Evangile. Toutefois, le
mosaïsme, le christianisme, le mahométisme ne doi–
vent pas être regardés comme des religions différentes
(
car de même qu'il n'y a qu'un seul Dieu, il n'y a tou–
jours eu qu'une seule doctrine véritable sur la terre),
mais comme des transformations successives de la
même religion, issues l'une de l'autre, et à chacune
desquelles correspond un nouveau progrès dans l'huma–
nité. Maintenant, de ce que la mission de Mohammed
a été définitive, de ce que nul prophète n'est attendu
(1)
Les Musulmans ont une grande Vénération pour Jésus-
Christ, qu ils qualifient de
rouh AUah,
(
l'e«prit de Dieu). Pour
rien au monde, ils ne se permettraient le déplacement d'une reli–
que chrétienne. «Ce serait, disent-ils, attirer sur nous la colère
de ce grand prophète. »
Fonds A.R.A.M