sence du sultan et de toute la cour, du corps des ulémas,
de tous les fonctionnaires civils et militaires, des em–
ployés des divers bureaux de l'empire, des représen–
tants de toutes les puissances amies résidant à Cons-
tantinople, des cheikhs, khatibs et imams de tout rang
et de toute hiérarchie, des patriarches des trois nations
grecque, arménienne-catholique et arménienne-schis-
malique, du rabbin des juifs, de tous les notables et
chefs des corporations de la capitale, réunis dans la
vaste plaine de Gu l khanè ( l ) , située dans l'intérieur
du palais de Top-Kapou, Réchid pacha, alors ministre
des affaires étrangères, donna lecture à haute voix du
khatti-cherif émané de la volonté souveraine et qui
jetait les bases de la nouvelle constitution de l'empire
turc. Le préambule de cette charte, comme on l'a
appelée, est remarquable : « Tout le monde sait,
y
est-il dit, que, dans les premiers temps de la monar–
chie ottomane, les préceptes glorieux du Coran et les
lois de l'empire étaient une règle toujours honorée.
En conséquence, l'empire croissait en force et en gran–
deur, et tous les sujets sans exception avaient acquis
au plus haut degré l'aisance et la prospérité. Depuis
cent cinquante ans, une succession d'accidents et des
causes diverses ont fait qu'on a cessé de se conformer
au code sacré des lois et aux règlements qui en décou–
lent, et la force et la prospérité antérieures se sont chan–
gées en faiblesse et en appauvrissement ; c'est qu'en
effet, un empire perd toute stabilité quand il cesse d'ob-
(1)
Gulkhanè
(
littéralement, la maison des roses), c'est la
irnWème cour du séraï. On y tenait autrefois le divan, et c est la
nue leultan reçoit la fête du Baïram, les hommages des grands
de
sa cour Le nom de Gulkhanè
est
donné
à
ce heu, parce qu
'
il
îlerae une office immense uniquement destinée à la préparation
des
s u c r e s et
principalement
à
celle de
la
conserve des roses.
Fonds A.R.A.M