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Abdul-Medjid. Conséquence ou plutôt application di–
recte des principes proclamés par le khatti-cherif de
Gulkhanè, quatre mois après son avènement (3 no–
vembre 1859), il sert à désigner la nouvelle organi–
sation politique et administrative de la Turquie en
vigueur depuis 1844 et dont l'ensemble comprend
quatre catégories distinctes.
Toutefois, ce mot de
tanzimat
pluriel arabe de
tanzim
(
organisation) (1), n'indique pas, comme on le
suppose quelquefois à tort, un ordre de choses nou–
veau, mais, au contraire, le retour à l'ancienne forme
dénaturée par l'effet du temps et par l'invasion des
janissaires dans le gouvernement. Du moins, c'est
ainsi que les Turcs, qu'on pourrait appeler du parti
national, affectent de le considérer. Suivant eux, ni le
tanzimat, ni le khatti-cherif de Gulkhanè n'ont rien
innové dans le gouvernement, ni dans l'administra–
tion ; ils n'ont fait que réorganiser dans le sens de la
tradition, et en se fondant sur les véritables principes
de l'islamisme. Ce point de vue, que je ne sache pas
avoir été indiqué jusqu'à ce jour, sert à expliquer la di–
vergence d'opinions qui s'est produite au sein du parti
réformiste en Turquie : les uns, voulant une réforme
nationale, c'est à-dire basée sur les anciennes institu–
tions du pays ; les autres, prétendant la modeler ex–
clusivement sur l'Europe.
J'ai dit que le tanzimat avait son point de départ
dans le khatli-cherif de Gulkhanè. Ce fut le 5 no–
vembre 1839, jour mémorable dans l'histoire de la
régénération de la Turquie, que, par suite d'une or–
donnance rendue, le 26 de la lune de
Chahan,
en pré-
, .(*) ,
°n dit plus spécialement encore dans ce sens :
tanzimati,
Ktiamie
(1
heureuse organisation).
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