11
nécessaire pour asseoir la nouvelle organisation p o –
litique
et
administrative dont le sultan Mahmoud
avait jeté les bases, et que son successeur, le sultan
actuel, a appliquée
à
tout l'empire, sous le nom
de
tanzimat.
C'est ce tanzimat, ou organisation nouvelle
de
la
Turquie, que j'entreprends de faire connaître, en
parcourant successivement et en détail les différentes
parties dont il se compose: politique, administration,
gouvernement, culte, instruction publique, armée,
marine, finances, etc. ; toutes choses peu connues
ou mal appréciées jusqu'ici parmi n o u s , et qui
montrent comment la Turquie, que nous parlons
de rejeter au delà du Bosphore, tend au contraire,
suivant la remarque de M. Charrière, à se détacher
de l'Asie pour compléter l'Europe qui restait i n –
achevée, et à finir dans cette direction. Et en ceci,
j e n'entends préjuger en rien la question politique
qui s'agite en ce moment. Je me borne à constater
un fait qui, à ne l'envisager qu'au point de vue
de
la philosophie de l'histoire et de l'ordre général
établi en Europe, est d'une haute gravité. La d i s –
parition ou la régénération d'un empire aussi consi–
dérable que la Turquie, et qui tient une aussi grande
place dans l'histoire, n'intéresse pas seulement pa r
la grandeur du spectacle, elle sollicite puissamment
l'attention par la perturbation qu'elle peut apporter
dans l'équilibre général des forces des Etats. Mais,
avant de se demander si l'on doit démembrer ou
Fonds A.R.A.M