d'Europe en quatre gouvernements, donne à la
Thrace
(
Tchirmen)
le nom de Roumélie, dont les
Turcs se servent pour désigner toute la partie de
l'empire qui est située en Europe, ou, plus parti–
culièrement, une de leurs circonscriptions adminis–
tratives, composée de l'Albanie et d'une partie de
la Macédoine. Non-seulement il fait de la Valachie,
de la Moldavie, de la Serbie et des autres provinces
tributaires, des États distincts, sans aucun lien réel
avec la Porte ; mais peu s'en faut encore qu'il ne
considère le Kurdistan et le Diarbekir comme des
portions détachées de l'empire, parce que plusieurs
districts de ces provinces jouissaient de certains pri–
vilèges qui leur avaient été concédés ou maintenus
momentanément par la Po r t e , et dont il ne reste
plus aujourd'hui que de faibles traces, grâce à l'u–
nité politique et administrative introduite nouvel–
lement en Turquie.
Cette unité, résultat de tant d'efforts, et qui a
servi de base à la nouvelle organisation, est peut-être
l'indice le plus certain de la régénération future de
l'empire ottoman, si l'on songe aux obstacles, en ap –
parence insurmontables, contre lesquels eurent à lut–
ter, sur ce point seulement, le génie réformateur de
Mahmoud et celui du sultan actuel. Reportons-nous
à cinquante ou soixante ans en arrière, à la fin du
XYIIP siècle. Acette époque, la Turquie, après avoir
tenu suspendue sur l'Occident, pendant des siècles,
la menace d'une invasion qui, parvenue à changer
Fonds A.R.A.M