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les tours de Saint-Marc, pourvu que la pensée po–
litique qui avait inspiré François
1
er
,
à l'époque o
furent nouées les premières négociations de la
France avec le Levant, continuât à être appliquée
par ses successeurs avec cette unité de vues propre
aux gouvernements héréditaires ? Les gazettes d'à-
lors n'avaient charge que d'amuser le public, et les
lumières personnelles des de Sauve, des Villeroi, des
Loménie, des Chavigny, suppléaient au manque de
connaissances générales. Aujourd'hui, non-seule–
ment les cabinets, mais la plupart des esprits, en
France et en Europe, se préoccupent de ce qu'on
1
appelle la question d'Orient, et l'on parle diverse–
ment, soit de l'opportunité de rejeter les Turcs en;
Asie, soit, au contraire, de la nécessité de maintenir
et de consolider leur empire en Europe. Cependant,
qu'est-ce que cette Turquie pour laquelle s'agite le
terrible
to be or not to be?
Quels sont les éléments
dont elle se compose? Quelles conjectures peut-on
tirer, pour son maintien ou pour sa chute prochaine, j
de
sa constitution politique, de son organisation in-;
térieure, de
sa
force militaire, de ses finances, de
ses
ressources de toute na t u r e ? Voilà ce qu'on ne
sait pas. Sa géographie même est à peine connue :
les dictionnaires, les cartes fourmillent d'erreurs ou
d'inexactitudes ; partout les noms des contrées na–
turelles sont confondus avec les dénominations po–
litiques.
C
'
est ainsi que Balbi, lequel ne manque
pas, d'après
ses
prédécesseurs, de diviser la Turquie
Fonds A.R.A.M