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RAPPORT DU D
r
LEPSIUS
eut aussi des exemples du plus grand héroïsme et de
la plus grande foi, et quelques-uns entreprirent le
voyage tranquillement et courageusement, avec ces pa–
roles d'adieu : « Priez pour nous ; nous ne nous re–
verrons plus en ce monde ; mais mous nous reverrons
quand même un jour ! »
Tel est le récit du missionnaire américain.
Parmi les familles qui, converties à l'Islam, purent res–
ter à Mersivan, on nomme les familles Danielian, Kam-
besian, Keschichian, Vardeserian, Salian, Vahan Bogos-
sian, Kelkelian, Jereinian, Mikaëlian, HadjekGuendjian.
La dernière s'appelle maintenant Kendji-Zadé-Kémal.
A Amasia, après la déportation, le quartier arménien,
le bazar, les églises arménienne et grecque, furent in–
cendiés par les Turcs,
Tous les Arméniens de Guémérek (entre Kaïsarieh et
Sivas) furent déportés, mais ils ne parvinrent pas à
Sivas. Les hommes et les jeunes gens furent tués, les
femmes et les enfants partagés entre des officiers tu es.
Un épisode de la déportation de Guémérek, qui est
relaté par les infirmières de la Croix-Rouge allemande,
mérite d'être rappelé :
«
Après le départ des hommes, les plus vieilles femmes
obtinrent la permission d'aller où elles voudraient, mais
trente des plus jolies jeunes femmes et jeunes filles furent
rassemblées et on leur dit : « Vous deviendrez musul–
manes ou vous mourrez ». — « Xous mourrons ! » fut
leur fière réponse. Là-dessus, on télégraphia au vali de
Sivas, qui donna l'ordre de distribuer ces vaillantes
jeunes confesseurs de la foi parmi les musulmnns. »
Le rapport des sœurs allemandes conclut par les
paroles suivantes : « De la frontière russe jusqu'à l'ouest
de Sivas, le pays est maintenant à peu près complè-
Fonds A.R.A.M