PRÉFACE
XIII
semble de ces témoignages prend une impor–
tance nouvelle et constitue le récit le plus com–
plet et le plus sérieusement contrôlé des dépor–
tations et des massacres.
La seconde partie est intitulée « les responsa–
bilités » ; elle discute pas à pas toutes les alléga–
tions des Turcs ou de leurs avocats, fussent-ils
allemands ; par sa logique vigoureuse, par un
souci méritoire d'établir la vérité, elle constitue
le réquisitoire le plus serré qui se puisse établir
actuellement contre le gouvernement
Jeune-Turc
et la réponse la plus accablante aux écrits mé–
diocres qui ont prétendu plaider sa cause
(1).
Le
rapport de Lepsius, par les faits qu'il groupe,
par sa discussion précise, par ses conclusions
fortes, mérite la plus large publicité, d'abord
pour sa valeur intrinsèque, ensuite parce qu'il a
été écrit, en pleine guerre, par un Allemand.
Nulle part les responsabilités turques n'ont été
établies avec une rigueur plus accablante. Il suf–
fira donc de recourir au rapport de Lepsius pour
les établir contre toute contradiction.
Nous nous garderons d'affaiblir par de longs
commentaires la force démonstrative du livre du
D
r
Lepsius ; la rigueur de ses enquêtes, la sûreté
de ses informations, la perspicacité de sa critique
donnent à son réquisitoire quelque chose d'im-
(
I)
Par exemple la pitoyable brochure d'un Polonais de–
venu musulman, Ahmed Hustem bey, ancien ambassadeur
de Turquie à Washington,
Fonds A.R.A.M