XII
PRÉFACE
s'est rendu à Bielefeld pour la réunion de la So–
ciété des Missions, au commencement d'avril 1918;
indigné de l'inertie de ses coreligionnaires
qui
se refusaient à toute action ou manifestation en
faveur des Arméniens, il donna avec éclat sa dé–
mission de Président.
C'est ce rapport de Lepsius qui est parvenu entre
nos mains dans des circonstances qui dégagent
entièrement, nous tenons à l'affirmer, la respon–
sabilité des hautes personnalités
arméniennes
ou arménophiles
qui, en France ou
ailleurs,
avaient reçu communication du document dans
des conditions qui ne leur permettaient pas de le
divulguer.
Nous n'étions pas tenu aux mêmes
réserves.
Les mêmes raisons de guerre qui ont décidé Lep–
sius à mettre la lumière sous le boisseau, nous
ont engagé, nous, à la placer sur le chandelier.
Ce long rapport ne contient pas, du moins dans
sa première partie, intitulée « les faits, » que des
documents inédits ; on y retrouvera quelques-uns
des témoignages américains, allemands ou armé–
niens que lord Bryce a insérés dans sa publica–
tion officielle et dont nous avons donné des ex–
traits dans la brochure où nous essayions
(1),
dès
1916,
d'établir les responsabilités.
Mais rassem–
blés et critiqués par un savant allemand, l'en-
(1)
La Suppression des Arméniens. — Méthode allemande ;
travail turc
(
Perrin,
in-16),
Fonds A.R.A.M