X I V
PRÉFACE
plaçable et de définitif. La responsabilité du gou–
vernement Jeune-Turc dans l'œuvre de sang et
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d'horreur éclate en pleine lumière ; celle du gou–
vernement allemand transparait à chaque ins–
tant, encore que l'auteur s'applique à la dissi–
muler. Sur ce point nous avons des réserves à
faire sur ses conclusions. Dans les massacres
d'Arménie, si l'exécution fut turque, la méthode
fut allemande : nous l'avons montré dans notre
brochure déjà citée et nous n'y reviendrons pas.
Lepsius affirme que VAllemagne a élevé à plu–
sieurs reprises les protestations les plus éner–
gique» contre les procédés du gouvernement turc ;
elle n'a pas plus réussi que l'Amérique, dit-il, et
il ajoute : « Les raisons de ces insuccès ne peuvent
être discutées ici ». Il eut été, en effet, gênant
pour Lepsius de les discuter : nous venons de
dire quelles ont été ses propres
mésaventures.
Si les protestations de l'Allemagne n'ont pas été
écartées, c'est qu'elles n'ont été faites — quand
elles l'ont été—quepour
la forme, pour sauver
les apparences, pour pouvo ir, plus tard, plaider
devant la postérité et l'histoire. Si peut-être Guil–
laume I I a eu des velléités humaines, elles n'ont
pas résisté à un veto du Grand Etat-Major. Le
cas de l'Amérique n'est pas comparable à celui
de VAllemagne. A qui fera-t-on croire que l'Al–
lemagne, qui tenait en ses mains la Turquie et son
gouvernement, quiavait des troupes à Constanti-
nople, des officiers et des soldats dans tout l'Em-
Fonds A.R.A.M