LES FAITS
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nakzagans. A Sivas, on arrêta 1200, à Chabin Karahissar,
50
personnes et, sans aucun interrogatoire, on les exila,
Les autorités voulaient, par des perquisitions, mettre
la main sur des écrits ou des lettres, avec lesquels on
pût établir la preuve de sentiments et de projets quel–
conques hostiles au gouvernement. Bien qu'on n'eût
rien trouvé nulle part les autorités propagèrent le bruit
mensonger que des centaines de bombes et des milliers
de fusils auraient été trouvés chez les Arméniens-et que
les Daschnakzagans avaient voulu faire sauter l'arsenal,
Le gouvernemen-t n'avait pas besoin d'en fournir l«s
preuves à la population musulmane si crédule, et ob–
tint le résultat cherché c'est-à-dire l'excitation des Ma-
hométans contre les chrétiens.
Lorsque tous les intellectuels furent arrêtés, vint
l'ordre de la déportation générale. Le danger qui mena–
çait les Arméniens fut exploité par les fonctionnaires
pour obtenir de grosses sommes d'argent, sous le pré–
texte qu'ils avaient le pouvoir d'empêcher les dépor–
tations, Les Arméniens de Tokat donnèrent à leur
mutessarif 1600 livres turques (environ 20,000 marks)
pour échapper à la déportation.
MEKSIVAN.
AMersivan, les jeunes gens capables de porter lesarmes
avaient été, dès le début de la guerre, appelés sous les
armes, comme partout ailleurs. Tous ceux qui étaient
aptes au service furent levés par le gouvernement,
même ceux qui, parmi les plus riches, avaient déjà payé
la taxe d'exonération. Pour les femmes et les enfants,
qui restaient sans moyens d'existence, c'était une situa–
tion pénible. En beaucoup de cas, les dernières res-
Fonds A.R.A.M