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KAPPOIIT DU D
R
LEPSIUS
pose de 2/3 de Turcs sunnites, Turkmènes et Tcher-
kesses, et de 1/3 de Kizilbaches chiites.
Avant la déportation générale, la situation dans le
vilayet de Sivas était semblable à celle de Trébizonde
et d'Erzéroum. Des bandes organisées pillaient les vil–
lages. Les gendarmes, sous le prétexte de chercher
des armea, pénétraient dans les maisons, pillaient tout,
violaient les femmes ettorturaient les paysans pour ob–
tenir de l'argent. Tous ceux qui se plaignaient étaient
arrêtés, Tous ceux qui étaient aptes au service armé,
même ceux qui s'étaient rédimés en payant le « bedel »,
c'est-à-dire la taxe d'exemption (44 1. t., environ
800
marks par tête), furent recrutés et envoyés comme
portefaix ou pour travailler sur les routes. Lorsqu'on
apprit qne les portefaix périssaient d'épuisement et
d'inanition, et que ceux qui travaillaient sur les routes
avaient été tués par leurs compagnons musulmans, beau–
coup de ceux qui n'avaient pas été incorporés s'en–
fuirent sur les montagnes, et le gouvernement fit brû–
ler leurs maisons. Dans ce vilayet, comme dans les
autres, on procéda au désarmement systématique de la
population arménienne, avant d'en venir aux massacres
et à la déportation. Le désarmement, dans les villages,
eut lieu de la façon suivante : les gendarmes cernaient
le village et exigeaient, suivant leur caprice, deux ou
trois cents armes à feu. Si le maire et les anciens ne pou–
vaient en apporter qu'une cinquantaine, aussitôt les no–
tables de la localité étaient emprisonnés et soumis à la
bastonnade. Dans la ville de Sivas, on donna cinq heures
pour livrer les armes. Trouvait-on ensuite dans les
maisons quelque chose qui ressemblait à une arme, on
brûlait les maisons et l'on en tuait les habitants.
On se mit ensuite à arrêter les notables et les Dasch-
Fonds A.R.A.M