RAPPORT DU D
R
LEPSU'S
faire des femmes et des jeunes filles ce qu'ils vou–
draient.
Quant aux moyens de subsistance, la différence était
grande selon les endroits. Dans quelques lieux, le gou–
vernement a nourri les déportés, en d'autres, i l a per–
mis aux habitants de le faire. En maints endroits, i l ne
leur a pas donné à manger, ni permis aux autres de le
faire. Ils souffrirent beaucoup de faim, de soif, de ma–
ladie, et i l en mourut réellement de faim.
Ces gens furent partagés ici en petits groupes, trois
ou quatre familles ensemble au milieu d'une population
d'une autre race et d'une autre religion, et qui parle une
autre langue, Je parle de familles ; mais les quatre cin–
quièmes sont des femmes et des enfants, et ce qu'il y
a parmi eux d'hommes est vieux et infirme.
Si on ne trouve aucun moyen de venir à leur secours
durant ces deux mois jusqu'à ce qu'ils se soient accom–
modés à leur nouvel état, les deux tiers ou les trois
quarts mourront de faim et de maladies.
Le nombre des Arméniens déportés de Cilicie monte
à plus de 100.000.
4.
ViLAYET D'ALEP.
Dans le vilayet d'Alep, les massacres et les déporta–
tions furent empêchés, jusqu'au mois de mai, par le vali
Djélal Bey, qui jouissait de la confiance générale des
chrétiens et des musulmans. C'est grâce à lui qu'il n'y
eut, dans les villes de son vilayet, tant qu'il resta à son
poste, aucune déportation.
En union avec le vali, le Consul allemand d'Alep,
le
D
r
Rôssler, s'est employé
à
empêcher que l'on pro–
cédât contre les Arméniens, et
à
prendre des mesures
Fonds A.R.A.M