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RAPPORT DU D
R
LEPSIUS
d'Alexandrette. Après que cinq Arméniens de Deurt-
Yol eurent été pendus publiquement à Adana, la popu–
lation mâle de ce populeux district fut emmenée pour
travailler sur les routes. On apprit bientôt qu'en divers
endroits les travailleurs sans défense avaient été tués
par leurs camarades mahométans munis d'armes.
Comme les hommes de Deurt-Yol refusaient de tra–
vailler avec les Mahométans, le gouvernement envoya
des soldats pour les emmener tous dans la région do
Hadjin pour y travailler sur les routes. Un seul Armé–
nien résista et tua un gendarme ; là-dessus les gen–
darmes tuèrent six Arméniens. On n'a jamais plus eu
de nouvelles des hommes de Deurt-Yol envoyés pour
travailler à la construction des routes. On craint qu'ils
n'aient été tous tués. Après le départ des hommes, les
femmes et les enfants furent déportés vers Deir-ez-Zor,
et le village complètement vidé. Deurt-Yol est la seule
localité, en dehors de Zeïtoun, qui se soit défendue avec
succès au temps des massacres d'Abd-ul-Tîamid, Oest
bien la raison du sort actuel de Deurt-Yol,
3.
LES VILLAGES DU TAURUS ET DE L'AMANUS.
Après l'évacuation de Deurt-Yol, tous les districts
arméniens du vilayet d'Adana et du sandjak de Marach
furent vidés peu à peu dans le courant du mois d'avril,
mai, juin et juillet. Dans le vilayet d'Adana méritent
d'être mentionnés : dans le sandjak de Khozan, les
villes de Sis, Hadjin, Karsbazar et les localités de
-
Schéhir et de Roumlou; dans le sandjak de Djebel-Be-
reket, Osmaniyeh, Hassan beyli, Dengala, Harni, Der-
tadli, Tarpous, Odjakli, Enzerli, Lapadjli. Dans le sand–
jak de Marach, outre Zeïtoun, les villes d'Albistan,
Fonds A.R.A.M