XVI
PRÉFACE
1
er, consul à Alep puisse être récusé,il n'en reste
pas moins que les consuls et les officiers alle–
mands ont péché par inertie et passivité ; s'ils
avaient payé de leurs personnes pour s'oppo–
ser à toutes les horreurs dont ils ont été les
témoins, s'ils avaient été soutenus par leur am–
bassade et leurs généraux,
les efforts que leur
prête Lepsius auraient été moins vains. Il faut ob–
server que le consul d'Alep, qui, au dire de Lep–
sius, aurait manifesté quelque velléité d'interve–
nir en faveur des Arméniens, avait à faire à un
vali dont les Arméniens eux-mêmes ont loué et
regretté l'humanité ; l'intervention de l'Allemand
n'était pas nécessaire ; on aimerait à entendre
parler de l'intervention d'un diplomate ou d'un
officier allemand auprès d'un vali ou d'un co–
mité Jeune-Turc animés de sentiments de haine
et de mort contre les Arméniens. Mais nulle part
Lepsius lui-même ne peut signaler pareille
in–
tervention.
D'autres Allemands se sont exprimés sur les
complicités morales du gouvernement allemand
avec une franchise courageuse et méritoire. Le
monde a entendu, le réquisitoire émouvant,
ef–
froyable, que le D'Martin Niepage et ses collègues
allemands, professeurs à la Realschule
d'Alep,
ont adressé au Ministère des Affaires
étrangères
à Berlin
(1).
(1)
Livre bleu britannique
[
Mélanges n" 31).
Le Traitement
des Arméniens dans l'Empire ottoman, préface du vicomte
Fonds A.R.A.M