DEVANT L E PROBLÈME ARMÉNIEN
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bués à l a Tu r qu i e par le traité de Brest-Litovsk, et le 13 septembre
1920
l'armée de Moustapha Kémal Pacha envahissait l'Arménie. C'est
quelques jours après que la Délégation arménienne de Paris demanda à
la Société des Nations d'admettre dans son sein l'Etat qu'elle représen–
tait. Cependant la République n'entendait pas se dérober aux difficultés
qui l'assaillaient ainsi. Elle accepta la lutte contre les Kématistes. Celle-
ci ne pouvait être toutefois qu'inégale, d'autant plus qu'à l'offensive
turque se j o i g n i r e n t bientôt des attaques des Bolcheviks d u Zangezour
et un mouvement d'investissement des Tartares de l'Azerbeidjan p a r
l'Est et par le Sud (1). Pendant deux mois, la petite armée arménienne
combattit avec un rare héroïsme sur les trois fronts. Mais, vers l a m i -
novembre, sa résistance était brisée et le gouvernement arménien se
voyait acculé à 1a nécessité de négocier à nouveau avec les Turcs q u i l u i
imposaient les plus dures conditions de paix.
C'est au cours de cette agonie du jeune État arménien que s'ouvrit à
Genève, le 15 novembre 1920, la première Assemblée de la Société des
Nations.
I I
SECOURS A L'ARMÉNIE.
Pendantla lutte qu'elle avait eu à soutenir, la République arménienne
n'avait pas u n instant cessé de s'adresser au Conseil de la Société des
Nations afin d'en obtenir des secours contre l'agression des forces kéma-
listes. Ses appels portent en effet les dates du 6, d u 12 et d u 21 octobre
1920.
Quelle fut, en cette circonstance, l'attitude du Conseil ? M. T i t t o n i ,
dans une c ommun i c a t i on à l'Assemblée de la Société, d u 20 novembre
1920,
en a résumé l'action ainsi q u ' i l suit :
«
A sa réunion de Bruxelles, dans la dernière semaine d'octobre 1920,
le Conseil de la Société des Nations reçut les plaintes d u gouvernement
arménien au sujet des actes d'agression de la part des nationalistes turcs.
Le gouvernement arménien demandait à la Société d'intervenir pou r
assurer le respect du traité de Sèvres. Le Conseil, dans sa lettre, répon–
dit que le traité de Sèvres n'était pas encore en v i gueur , mais que ,
d'ailleurs, i l appartenait aux puissances signataires de ce traité d'en
assurer l'exécution. En transmettant la requête arménienne aux p u i s –
sances signataires d u traité de Sèvres (France, Grande-Bretagne, Italie
et Japon), le 22 octobre 1920, le Conseil rappela à ces puissances la
correspondance échangée en mars et avril au sujet de l'Arménie, offrant
(
I) Communication de ta Délégation de La République :
Le Problème arminien
et
ta situation
en
Arménie,
Fonds A.R.A.M