DEVANT LË PROBLÈME ARMÉNIEN
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Les avantages que la France retirait de l'accord de Londres étaient
d'ordre économique. En effet, le paragraphe G de l'accord stipulait une
«
collaboration économique franco-turque, avec droit de priorité pour
les concessions à accorder en vue de la mise en valeur et du dévelop–
pement économique de la Gilicie, des régions évacuées par les troupes
françaises, ainsi que des vilayets de Mamuret-el-Aziz, Diarbékir et Sivas,
dans la mesure où cela ne serait pas effectué directement par le gou–
vernement ottoman ou les ressortissants ottomans à l'aide de capitaux
nationaux » . C e paragraphe stipulait également la « concession à u n
groupe français des mines d'Argana-Maden » et « l'association la plus
large possible des capitaux ottomans et français (pouvant aller jusqu'à
50 0/0
du capital ottoman) ». Le paragraphe K enregistrait en même temps
le t transfert à un groupe français de la section d u chemi n de fer de
Bagdad entre les Portes de Gilicie et l a frontière de Syrie ».
A ces dispositions politiques et économiques, l'accord de Londres
joignait des dispositions ayant pour but de sauvegarder les intérêts des
populations après le départ des troupes françaises ( a r t . D) (1). L'accord
mentionnait en outre : le t désarmement des populations et des bandes
armées d'accord entre les commandements français et turc » (art. B) ; la
«
constitution de forces de police (en u t i l i s an t la gendarmerie déjà formée)
sous le commandement turc, assisté d'officiers français mi s à la disposi–
tion du gouvernement turc » (art. C) ; une « amnistie politique entière et le
maintien en fonctions du personnel administratif cilicien » (art. E) ; enfin
«
l'engagement de protéger les minorités ethniques, de leur g a r an t i r
l'égalité absolue des droits à tous égards et de t en i r compte, dans une
mesure équitable, de la quotité des populations pour l'établissement,
dans les régions à popu l a t i on mixte, d ' un équilibre pour la constitution
et suivra le Tigre jusqu'à Djeiiret-ibn-Omar. La ligne des douanes turques sers installée
an Nord de la voie et la ligne des douanes françaises au Sud ».
(
I) Art. D : « D'accord entre les commandements français et turc : Evacuation dans un
délai d'un mois (après la cessation des hostilités) des territoires occupés par les troupes
combattantes, au Nord des frontières du traité de Sèvres. Les troupes turques se retireront
les premières et occuperont, huit jours après l'évacuation, les localités évacuées par les
troupes françaises ».
«
Des dispositions transitoires seront prises, en ce qui concerne l'évacuation des terri–
toires attribués à la Syrie par le traité de Sèvres et réincorporés à l'Etat tnrc par le pré–
sent accord, en raison de leur caractère ethnique ».
«
En raison de l'état de guerre prolongé et des troubles profonds qui en sont résultés,
les troupes françaises se retireront progressivement dans des conditions déterminées par
les autorités françaises et turques réunies en Commission, sur les bases générales sui–
vantes : pacification effective, garantie de la sécurité des communications par voie ferrée
entre l'Euphrate et le golfe d'Alexandrette, y compris le rétablissement des ouvrages
d'art de l'Amanus et du pont de Djerablous, droit de suite militaire éventuel en cas
d'attentats par des bandes, punition des coupables du guet-apens d'Ourfa ».
Fonds A.R.A.M