DEVANT L E PROBLÈME ARMÉNIEN
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compréhension de leurs dons i nd i v i due l s . Jamais elle ne songera à
dominer une nation et à l u i imposer ses propres coutumes. Les Etats-
Unis ont, d'autre part, u n v i f amou r pour l'éducation universelle et pour
le développement de l'esprit national dans chaque peuple : mandataires
d'un peuple, i l s s'efforceront donc d'aider celui-ci à réaliser « ses plus
hautes possibilités »
(
fulflll Us own highest possibililies)-.
L'Amérique,
e n f i n , combine u n idéalisme religieux des plus élevés avec le principe
de la séparation de l'Église et de l'État ; c'est une situation q u i la qualifie
particulièrement p ou r assister un État q u i , comme l a Tu r qu i e , se trouve
dans une période critique de transition, devant cesser d'être u n Étal
impérialiste peu r devenir u n État moderne pratiquant une complète
liberté des cultes.
2"
Les peuples syrien et turc sont persuadés que l'Amérique a une foi
robuste en l a Société des Nations et en l'avenir d u système des ma n –
dats, honnêtement exécuté; qu'elle est donc naturellement préparée à
i n i t i e r les peuples confiés à sa tutelle au self-government et à l'indé–
pendance économique et que, cette tâche accomplie, elle n'hésitera pas
à se retirer.
3*
Les peuples syrien et turc connaissent la conduite désintéressée
qu'a tenue l'Amérique vis-à-vis des autres peuples comme les Cubains
et les Ph i l l i pp i n s . Us sont persuadés qu'elle n'a aucune amb i t i on t e r r i –
toriale ou impérialiste, ne recherche aucun butin de guerre et ne par–
ticipera à aucun projet d'exploitation de l a Syrie o u de l a Tu r qu i e .
Ils sont en outre pénétrés de la haute valeur des services de secours
et d'éducation américains.
»
4
° Un mandat général pour l'Asie Mineure s'impose à l'Amérique,
dans l'esprit des Commissaires, comme un
devoir.
Plus qu'aucune autre
nation, l'Amérique a c r u aux hautes destinées delà Société des Na t i ons ;
mais, pour que cette Société arrive heureusement à ses fins, i l faut que
tous les États participent aux responsabilités q u i découlent de son
existence. Le fait que les États-Unis assumeraient, sous le contrôle de
la Société des Nations, u n manda i aussi impo r t an t , aussi désagréable et
aussi difficile que le mandat général pour la Tu r qu i e (et pour la Syrie,
aussi, au gré de la Conférence de la Paix), aurait sur l'univers entier u n
effet immense : une telle action, conduite avec u n désintéressement
absolu, ferait en effet une réalité de la Société des Nations et de son
système mandataire, i n t r o du i r a i t de nouvelles bases dans les relations
internationales, et en même temps donnerait au monde la preuve évi–
dente que l'Amérique n'a po i n t failli à l'idéal q u i l'a fait entrer dans l a
guerre mondiale, ce q u i , à coup sûr, fera renaître l a foi mu t ue l l e
entre les hommes (men's
failh in men).
MANDBLSTAM
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Fonds A.R.A.M