DEVANT L E PROBLÈME ARMÉNIEN
141
Presque simultanément avec l a proclamation des quatorze points, le
B j a n v i e r 1918, M. L l o y d George, dans u n discours adressé aux Trades
Unions, déclara que l'Angleterre ne faisait pas la guerre € pour priver
la Tu r qu i e des riches et fameuses contrées de l'Asie Mineure et de l a
Thrace dont la population prédominante était de race turque » ou « pour
disputer à l'Empire turc sa capitale Constantinople ». Et le premier mi - ,
nistre ajouta que l'Arabie, l'Arménie, l a Mésopotamie, la Palestine et l a
Syrie avaient, aux y eux de l'Angleterre, d r o i t à la reconnaissance de
leuT
«
état nationalléparé »
(
entitled to récognition of their
teparate
national
conditions)».
Le même esprit se manifeste encore dans la déclaration anglo-fran–
çaise d u S novembre 1918 sur les territoires ottomans libérés :
«
Le gouvernement français, d'accord avec le gouvernement b r i t a nn i q u e , a
décidé de faire l a déclaration conjointe ci-dessous pour donner aux populations
non-turques des régions entre le Taurus et le golfe Persique l'assurance que les
deux pays, chacun en ce qu i le concerne, entendent l e u r assurer l a plus large
autonomie afin de garantir leur affranchissement et le développement de leur
civilisation.
«
Le bu t qu'envisagent la France et l a Grande-Bretagne en poursuivant «n
Orient l a guerre déchaînée par l'ambition allemande, c'est l'affranchissement
complet et définitif des peuples si longtemps opprimés par les Turcs et l'établis–
sement de gouvernements e t d'administrations nationaux puisant leur autorité
dans l'initiative et I » l i b r e choix des populations indigènes.
«
Pour donner suite à ces intentions, l a France et l a Grande-Bretagne sont
d'accord pour encourager et aider à l'établissement de gouvernements et d ' a dm i –
nistrations indigènes en Syrie et en Mésopotamie, actuellement libérées par les
Alliés, ou dans lés territoires dont ils poursuivent la libération, et pour reconnaître,
ceux-ci aussitôt qu'ils seront effectivement établis.
«
Loin de vouloir imposer aux populations de ces régions telles ou telles ins–
titutions, elles n'ont d'autre souci que d'assurer par leur a p p u i e t par une assis–
tance efficace le fonctionnement n o rma l des gouvernements et administrations
qu'elles se seront librement donnés.
«
Assurer une justice i mp a r t i a l e et égale pour tous, faciliter le développement
économique du pays en suscitant et en encourageant les initiatives locales, fa–
voriser la diffusion de l'instruction, mettre f i n aux divisions t r o p longtemps
exploitées par la politique torque, t e l est le rôle que les deux gouvernements
alliés revendiquent dans les territoires libérés » .
A la Conférence de l a Paix le système des zones d'influence fut r em –
placé par eelui^ies « mandats internationaux », inspiré par le projet d u
général Smuts, représentant
de
l'Afrique d u Sud (1), et q u i trouva tout
(1)
The League of Nationt.
A practical suggestion by. L t , Gen. the Rt. Hon. Z. C.
Smuts.
Fonds A.R.A.M