,
avec u n geste magnanime q u i restera dans l'histoire,
refusèrent les offres des délégués turcs les tentant par
l'alléchante promesse d'une autonomie, pou r vu qu'ils
prissent position contre les Alliés, que f u t inauguré ce
terrible carnage dans lequel les Kurdes, les sicaires des
Turcs, massacrèrent environ
700.000
Arméniens. Cette
tuerie, par son mode d'exécution et par sa férocité, n'a
pas de précédent dans l'histoire.
<( Le temps me manque pour raconter comment les vo–
lontaires arméniens, rangés de notre côté, ont accompli
dans le Caucase et en Palestine des actes héroïques et
d'heureux faits d'armes, q u i ont mérité d'être cités à l'or–
dre du j ou r de la Chambre des Communes, à Londres.
«
I l est permis de s'étonner que les Gouvernements
alliés, q u i reconnurent (et ils firent bien) l'autonomie et
la représentation politique des Polonais, des Tchèques et
des Yougo-Slaves, n'aient pas encore consenti ces mêmes
droits aux Arméniens, investis du privilège de l'infor–
tune... »
Après l'armistice. — Le
16
février
1919,
M. Poincaré,
Président de la République française, adressait à S. B.
Mgr Paul-Pierre X I I I Terzian, Patriarche des Arméniens
catholiques de Cilicie, une lettre dont voici le passage
principal :
« ...
L'Arménie n'a pas douté de la France, comme la
France n'a pas douté de l'Arménie, et, après avoir sup–
porté ensemble lès mêmes souffrances pour le triomphe
du Droit et de la Justice dans le monde, les deux pays amis
peuvent aujourd'hui communier dans l a même allégresse
et la même fierté. Le Gouvernement de la République ne
considère pas comme étant aujourd'hui accomplie la tâche
qui l u i incombe vis-à-vis des populations arméniennes. I l
sait le concours que l'Arménie et plus particulièrement le
noble pays de Cilicie attendent de l u i pour j o u i r en toute
Fonds A.R.A.M