mes f u r e n t imp i t o y a b l eme n t massacrés, soit i n d i v i d u e l –
lement, soit par groupes.
La déportation se faisait à pied, sous le soleil t o r r i d e ,
sous l a p l u i e , pa r le f r o i d . Des centaines de mi l l i e r s de
femmes, d'enfants et de vieillards, en caravanes i n t e r m i –
nables, m i r e n t de» mo i s p ou r se rendre en Syrie. E n cours
de r ou t e , u n très g r a n d n omb r e de ces ma l h eu r eux f u r e n t
massacrés, ou tombèrent de f a i m , de soif et de misère.
Les jeunes filles et les femmes jeunes étaient constam–
me n t convoitées, enlevées et violées. Les enfants étaient
vendus ou éventrés et foulés au pied comme des vermines.
Nomb r e de ces petits f u r e n t abandonnés ; i l s se m i r e n t
à errer dans les campagnes. Les femmes enceintes étaient
éventrées à coup de p o i g na r d ; o n les laissait gisantes sur
le sol jusqu'à ce que la m o r t les délivrât ; les ecclésiasti–
ques étaient ferrés c omme les mulets et, une fois qu ' o n
leur avait cloué les fers aux pieds, o n les forçait à avan–
cer, à coups de fouet.
E n cours de r ou t e , les déportés arméniens étaient cons–
t amme n t attaqués et dépouillés même de leurs vêtements
par leurs guides et par les populations musu lmane s , au
p o i n t q u ' u n très g r a n d n omb r e de femmes étaient c om–
plètement nues (ceci d'après les témoignages allemands
et américains). Les déportés ne recevaient aucune n o u r –
r i t u r e et o n ne l eu r permettait pas t ou j ou r s de se n o u r r i r
d'herbes et de racines. On a même cité des cas où, c omme
en Russie, des parents mangèrent la chair de leurs enfants.
Une bonne partie de ces déportés m o u r u t en cours de
route ; ceux q u i pu r e n t a r r i v e r dans les déserts de Syrie
et de Mésopotamie f u r e n t massacrés, su r l ' o r d r e d u gouver–
n eme n t t u r c , R i e n qu'à Deir-el-Zor, de sinistre mémoire,
200.000
Arméniens f u r e n t anéantis en quelques j o u r s .
(1)
(1)
Cf. Aram
ANOONIAN,
Documents officiels concernant les massacres
armé–
niens...
(
Paris, 1920), p. 55.
Fonds A.R.A.M