catégoriquement écartés. Devant cette mauvaise volonté
manifeste, les partis arméniens, revenus de leurs i l l u –
sions, se tournèrent à nouveau vers l'Europe.
Le projet de turquisation à outrance, préconisé par les
Jeunes-Turcs, amena u n mécontentement général dans
tout le pays. Les chrétiens, comme les musulmans non
turcs, protestèrent plus ou moins violemment contre les
tendances des gouvernants jeunes-turcs. Aussi, des révol–
tes éclatèrent-elles en Albanie, en Arabie, en Syrie et en
Macédoine.
Ce qu i se passait en Arménie se pratiquait également
dans les Balkans, Thrace et Macédoine, deux provinces
auxquelles s'intéressaient les Jeunes-Turcs d'une façon
particulière. Comme le gouvernement jeune-turc ne fai–
sait pas plus pour ces provinces que pour l'Arménie,
les
comitadji
de ces régions à éléments chrétiens prépon–
dérants commencèrent l'agitation en réclamant l'auto–
nomie.
Les Turcs, suivant leurs principes séculaires, voulu–
rent réprimer ces mouvements par la manière forte. C'est
alors que les Puissances balkaniques, q u i s'intéressaient
directement au sort de ces deux provinces, et q u i avaient
intérêt à ce que les Turcs fussent ramenés dans leur foyer
ancestral en Asie centrale, étant donné qu'elles-mêmes
comptaient des sujets musulmans dans les Balkans, 6e
liguèrent (Bulgarie, Grèce, Serbie), pour défendre ces
deux provinces contre les Turcs. C'est la première guerre
balkanique
(1912).
Cette première guerre f ut suivie de la seconde guerre
balkanique, à laquelle succéda la Grande Guerre
(1914).
Dès la première guerre balkanique, les ambassadeurs
des Puissances (France, Angleterre, Allemagne et Russie),
Fonds A.R.A.M