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sur l'intervention du patriarcat arménien, reprirent le
projet de réformes pour l'Arménie.
De nombreuses réunions des ambassadeurs de ces Puis–
sances eurent lieu jusqu'à la f i n de
IO.I
3.
A cette époque,
l'Allemagne, prenant parti pour les Turcs, chercha, par
tous les moyens possibles, à faire échouer les projets des
ambassadeurs. Alors la France et la Russie, agissant seu–
les et énergiquement, aboutirent à u n résultat palpable
et firent agréer le projet d'administration locale concer–
nant les provinces arméniennes. Deux Européens, le Hol–
landais M. Westenenk, et le colonel norvégien Nicolas
Hoff, furent nommés gouverneurs de l'Arménie, divisée
en deux circonscriptions, ( i )
Ces deux hauts commissaires arrivèrent à Constanti-
nople. L ' un d'eux put même pénétrer dans le pays. Mais
i l en revint promptement, outré de la réception injurieuse
que les populations turques, travaillées par les émissaires
du gouvernement, l u i avaient réservée.
Ceci se passait au début de l'été i g i 4 - On sait qu'en
août, la guerre mondiale éclata, pour défendre le droit, la
liberté, la justice, pour affranchir de la tyrannie les peu–
ples opprimés. La France et la Russie, les deux puissances
qui s'intéressaient le plus au sort de l'Arménie, allaient
être prises dans l'engrenage de la guerre ; elles n'avaient
plus n i le temps n i les moyens de s'occuper efficacement
des Arméniens. Ceux-ci allaient à grands pas vers l'effon–
drement de leurs rêves nationaux, vers la ruine, à la mort
par le martyre et les supplices.
(
i)
Voyez le résumé historique que je donne de ces événements, avec
quelques détails, dans mon
Autour de l'Arménie,
pages 286 et suivantes.
Fonds A.R.A.M