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vées et q u i f ou r n i r en t le plus de victimes furent : Van ,
Mouch , Bitlis, A r abk i r , Kharpout, A k n , Palou (Balou),
Diarbékir, Tokat, Sivas, Chabin Karahissar, Samsoun,
Kérassound, Trébizonde. Ces massacres étaient méthodi–
ques et parfaitement organisés.
Trois cent mi l l e victimes, des milliers de maisons dé–
truites, plusieurs centaines d'églises et de couvents sac–
cagés, démolis ou convertis en mosquées ou en écuries,
tel est le bilan de ces premiers massacres hamidiens.
On a constaté, à cette époque, que les massacreurs
étaient partout les mêmes. Ils procédaient de la même
façon. La plupart de ces massacreurs étaient des gens sans
aveu, affublés de costumes kurdes. Leur façon de procéder
était la suivante : u n beau j o u r , ils arrivaient en g r and
nombre dans une ville ; à leur vue, la population s'affo–
lait. Le gouvernement local feignait de rassurer la popu–
lation, en faisant sonner du clairon. Alors les gens, moins
inquiets, sortaient des maisons, et le carnage commençait:
i l durait jusqu'à h u i t j ou r s , comme à A r a bk i r et à Diar–
békir.
Une fois la besogne de sang terminée, les autorités lo–
cales faisaient de nouveau sonner du clairon, pour i n f o r –
mer la population q u i avait survécu que tout danger était
écarté. Et en effet, les massacreurs, chargés de b u t i n ,
quittaient la localité pour se rendre ailleurs et recom–
mencer le même carnage, suivant ponctuellement les ins–
tructions qu ' Abd - u l -Hami d leur adressait télégraphique-
ment, avec toutes les précisions souhaitables.
L'écho de ces horreurs, parvenu en Europe, trouva plus
de retentissement en France qu'ailleurs, grâce à quelques
Français généreux, q u i se firent les avocats du peuple
ma r t y r . Mg r d'Hulst, le P. Charmetant, les pasteurs Sau–
ter, Louis Vernes, les hommes politiques de Mu n , Rolle,
Denys Cochin, Clemenceau, de Pressensé, Jaurès, Sem-
bat, les intellectuels Vandal, Paul et Anatole Leroy-Beau-
Fonds A.R.A.M