lieu, Anatole France, Paul Doumergue, Victor fiérard,
Georges Gaulis, baron Carra de Vaux, baron Ludovic de
Contenson, Louis Martin, Pierre, Quillard, et tant d'au–
tres que j e m'excuse de ne pouvoir citer i c i , essayèrent
de défendre la cause sacrée des Arméniens, les uns au
point de vue purement chrétien, d'autres au point de vue
humanitaire, d'autres enfin essayant de réagir du point
de vue politique, afin de décider le gouvernement fran–
çais à intervenir en faveur de l'Arménie.
Le mouvement pro-arménien, commencé en France,
eut sa répercussion en Suisse, en Angleterre, en Italie,
en Allemagne, et surtout en Russie, où quelques hautes
personnalités arméniennes, comme le fameux avocat
Djancheff, contribuèrent beaucoup à la propagation de
la cause arménienne.
Les Puissances elles-mêmes, par l'intermédiaire de
leurs ambassadeurs à Constantinople, cherchèrent ou fei–
gnirent de chercher à donner satisfaction à l'opinion p u –
blique de leurs ressortissants, en élaborant le fameux
projet de réforme du n ma i
1895,
qu i devait donner une
sorte d'autonomie aux provinces arméniennes, en réor–
ganisant l'administration, la gendarmerie, la police, la
justice et la perception des dîmes, ( i )
Le sultan refusa tout net, et les Puissances n'insistè–
rent pas.
A partir de cette époque, la tyrannie la plus cruelle
régna en Arménie. Aucun Arménien ne pouvait se dé–
placer d'une ville à une autre. Des restrictions furent por–
tées à la Constitution arménienne ; les écoles furent
surveillées ; on y interdit complètement l'enseignement
de l'histoire de l'Arménie ; toutes les publications armé-
(1)
Sur la perception des dîmes dans l'ancien empire ottoman, voyez 1'
ticle publié dans
La Vie,
n" du 15 janvier 1920, p. 25.
Fonds A.R.A.M