La musique a dû être cultivée de bonne heure chez les
Arméniens. Certains auteurs mentionnent des professeurs
de musique, p a rm i lesquels u n nomb r e respectable de
femmes. Pour avoir des renseignements précis sur l'art
musical en Arménie, i l faut remonter à l'époque des Rou-
béniens (Arméno-Cilicie), où le couvent d'Arqakaghni, le
Conservatoire de ce temps-là, était célèbre par les métho–
des en usage pour enseigner le chant et la musique. La
plupart des airs dés
Charakan
(
hymnes religieuses) que
l'on chante encore au j ou r d ' hu i dans les églises armé–
niennes ont été composés dans ce monastère. On y com–
posa d'autres hymnes, des mélodies, des chants, q u i se
répandirent non seulement en Arménie, mais dans les
pays limitrophes.
I l paraît à peu près certain que les
khaz
ou
neumes,
que
l'on rencontre dans les manuscrits datant d'avant le
XVIII
E
siècle, remontent à cette époque et sont l'invention
de ce monastère.
La
sculpture,
en tant que faisant partie de l'architec–
ture, apparaît avec les premières églises. Elle revêt une
forme tout à fait distincte à partir du i x
e
siècle, où l'on
voit des églises dont les mu r s sont ornés extérieurement
d ' un art remarquable de sculpture. Les oiseaux, les ani–
maux de tout genre, les guirlandes, des personnages h u –
mains y sont représentés avec u n art i n f i n i . La sculpture
se manifeste d'une façon éclatante sur les pierres tombales
et sur les plaques d'ivoire, q u i sont ciselées avec u n art
consommé.
On ne connaît pas, quant à présent, de témoins de la
miniature
arménienne datant d'avant le i x
e
siècle. I l est
certain que cet a r t , q u i faisait partie de l ' e n l umi nu r e , a
été cultivé chez les Arméniens ; mais i l n'a atteint la
perfection qu'aux x i v
e
,
xv
9
et x v i " siècles. L ' en l umi nu r e
S
Fonds A.R.A.M