s'est développée sûrement avant la m i n i a t u r e , et elle a
atteint son p l e i n épanouissement en même temps que
cette dernière.
Comme arts graphiques, la
calligraphie
a été p a r t i c u –
lièrement en h o nn e u r chez les Arméniens, c omme d u
resté chez tous les peuples civilisés, avant l ' i n v e n t i o n de
l ' i mp r i me r i e . Les meilleurs copistes v i v a i en t dans les mo –
nastères.
L'écriture arménienne, telle qu'elle se présente dans les
manuscrits, passa par trois époques b i e n distinctes, et
connues dans les annales de l'art sous les noms de
erka-
thagir,
bolorgir
et
notragir.
L'écriture
erkathagir
(
écri–
ture de fer) est la plus anciennement connue et a une
f o rme q u i la rapproche des majuscules (onciales) grec–
ques ; les témoins les plus anciens de cette écriture, ac–
tuellement connus, sont l'Evangile de Moscou
(887)
et
l'Evangile d ' E t chmi ad z i n
(989).
L'écriture
bolorgir
(
ronde), q u i fleurit spécialement d u
x m
e
au x v i
e
siècle, se fait r ema r que r par son élégance et
la netteté de ses caractères. C'est elle q u i servit de modèle
aux i mp r i me u r s désireux de fondre les premiers caractè–
res typographiques arméniens.
Quant à l'écriture
notragir
(
écriture de notaire o u de
chancellerie), elle p r i t naissance au x m
e
siècle et f u t em–
ployée surtout p ou r transcrire des documents q u i n'a–
vaient pas une aussi grande impo r t anc e religieuse que
ceux transcrits en b o l o r g i r . A u x v m
e
siècle, la no t r a g i r
est employée presque exclusivement, et elle se transforme
peu à peu p ou r devenir l'écriture cursive connue sous le
n o m de
chélagir
(
chéghagir).
Les manus c r i t s précieux étaient habillés de belles re–
liures en c u i r gaufré, en ivoire f i nemen t travaillé o u en
métal (argent, cuivre) artistement ciselé. Les reliures q u i
sortent des ateliers de Césarée de Cappadoce sont les plus
beaux spécimens des reliures en métal ciselé.
Fonds A.R.A.M