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C'est l a raison officielle que l ' o n propose p o u r expliquer
le rejet des décisions d u concile de Chalcédoine par le
clergé arménien.
Vo i c i c omme n t une autorité en la matière, Mg r O rma -
n i a n , explique la chose : « ...L'Arménie resta en dehors
de ces querelles j u s q u ' a u commencement d u v i " siècle.
Les conciles convoqués p o u r et contre Eutychès avaient
eu l i e u à s on insu ; celui de Chalcédoine, q u i s'était réuni
le 8 octobre 45
1,
n'avait été convoqué qu'après la grande
journée d'Avaraïr
(26
ma i 4 5 i ) . Le pays se t r ou v a i t alors...
dans la plus grande confusion > le patriarche et l'épiscopat
étaient incarcérés ou exilés ; les satrapes persécutés ou dis–
persés, les milices débandées et le peuple terrorisé. Dans
ces c ond i t i ons , o n conçoit que les querelles dogmatiques
n'aient p u éveiller son a t t e n t i on . . . I l n ' y a donc pas lieu
de s'étonner s i le concile de Chalcédoine n'avait encore
excité aucune passion en Arménie quarante ans après sa
convocation. »
(1)
Les conciles reconnus c omme oecuméniques par les
Arméniens sont ceux de Nicée et de Constantinople
(
iv
e
siècle), et celui d'Ephèse (v
e
siècle).
L'Eglise arménienne est monophy s i t e .
(2)
Elle est orga–
nisée c omme l'Eglise catholique, avec une hiérarchie
ayant p o u r chef suprême le Catholicos. Toute l'Arménie
religieuse est divisée en u n g r a n d nomb r e d'évêchés. Le
siège catholical se trouve à E t c hmi a d z i n , au pied dù mo n t
Ararat, où, d'après la t r a d i t i o n , le
Fils unique
descendit
et apparut p ou r désigner l ' end r o i t où i l f a l l a i t édifier la
première église chrétienne dans cette partie de l'Arménie.
Lors de la dynastie roubénienne en Arméno-Cilicie,
le siège catholical f u t transféré à Sis. Certains de ces
(1)
Cf. Malachia
ORMANFAN,
L'Eglise arménienne.
:
- (
Paris,
1910),
in
-8
°,
p. 27.
(2)
Voyez ma traduction d'EnENNE
ASOLIK DE TARÔN,
Histoire
universelle...
(
Paris,
1917), 8
° ,
p. cxvin-cxxvi.
Fonds A.R.A.M