nie par le sud, venant de Palestine en passant par la
Syrie et par Antioche. Le Tarôn (Mouch) était u n centre
religieux très i mp o r t a n t et c'est là que f u t érigée la pre–
mière église chrétienne d'Arménie, ( i )
Le christianisme ne f u t proclamé r e l i g i o n d'Etat qu'au
début du i v
e
siècle, vers 3 o i , et ce f u t grâce au zèle pa t r i o –
tique et apostolique de Grégoire le Parthe, que les Armé–
niens on t dénommé leur
llluminateur.
D'après les annales ecclésiastiques, les Arméniens en–
voyèrent des délégués aux trois premiers conciles œcu
méniques, dont ils adoptèrent les décisions, en c ommu –
n i o n avec les autres branches de la chrétienté.
Cependant la conversion de l'Arménie au christianis–
me était assez ma l vue par sa puissante voisine, la Perse,
q u i était mazdéïste. Le r o i de Perse, p o u r i n t i m i d e r les
Arméniens, leur i n t i ma l'ordre, dans le délai d ' u n an , de
renoncer à la foi chrétienne, et d'embrasser la foi d ' Ahu r a -
Mazda.
Les Arméniens, encouragés par leurs évoques et par
leurs prêtres, particulièrement par l'archiprêtre Ghévont,
rejetèrent l'ordre d u roi-des-rois et s'organisèrent p o u r
conserver, au p r i x de leur vie, la r e l i g i on chrétienne.
C'est ainsi que le
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ma i 4 5 i , la première Croisade eu t
lieu en Arménie, sur le c hamp d'Avaraïr, où
60.000
A r –
méniens, conduits par le généralissime Vardan Mam i k o -
n i a n , t i n r e n t tête à une armée de
220.000
Persans ; les
Arméniens succombèrent au n omb r e , mais ils eurent gain
de cause, en ce sens qu'ils conservèrent leur r e l i g i o n
chrétienne.
A la suite de cette bataille et de ces persécutions, l ' A r –
ménie se trouva dans u n état assez précaire ; aussi n'avait-
elle pas p u envoyer de délégués au concile de Chalcédoine.
(1)
C I . F . MACLER,
Rapport sur une mission scienli[iqUe
en Arménie
russe
et
en
Arménie turque...
(
Paris, 1911), 8°, p. 20 et sui».
Fonds A.R.A.M