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LA MOUT DE STAMBOUL
ottomane, elles non t qu'à tolérer l'annexion Cretoise
et à nous l'imposer... Huit jours après, i l n'y aura
plus à Stamboul de gouvernement; dans tout l'em–
pire, l'Islam se rebellera contre nous; mais i l se
jettera aussi sur les
raids,
et les deux cent mille
Grecs de Smyrne seront les premiers à payer de
leur sang cette acquisition de l'hellénisme... »
A ce plaidoyer des Jeunes-Turcs, on pouvait, dès
190!),
répondre assez facilement sur quelques-uns
des points essentiels.
Par la faute d'Abd-ul-Hamid, d'abord, et des
puissances, ensuite, la situation, si l'on voidait
rester sur les textes juridiques, était sans issue. La
Crète appartenait incontestablement à l'Empire turc.
Les Turcs l'avaient confiée à la garde des quatre
puissances « protectrices » : Angleterre, France,
Italie, Russie. Le plus grand nombre des Crétois
réclamaient depuis quatre-vingts ans l'annexion au
royaume de Grèce. Entre les titres indiscutables des
Turcs et les réclamations inlassables des Crétois,
entre le droit de propriété monarchique et le droit
de souveraineté populaire, les puissances avaient
tenté l'arbitrage obligatoire : par les canons de leurs
flottes, puis par la présence de leurs troupes, eUes
avaient imposé aux Crétois une autonomie, qui
maintenait la suzeraineté nominale de la Porte, aux
Turcs un Haut-Commissaire des puissances, qui,
agréé, puis désigné par le roi de Grèce, n'était à
vrai dire qu'un fonctionnaire du royaume hellénique.
Fonds A.R.A.M