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LA MORT DE STAMBOUL
Sauf le drapeau grec, que les puissances excluent
encore, et l'envoi des députés crétois au parlement
d'Athènes, qu'elles interdisent, c'est l'union, cette
fois, sans le mot. Les Crétois, néanmoins, ne se tien–
nent pas pour satisfaits : peu leur importent l'anar–
chie parlementaire et administrative du royaume
grec, l'assassinat d'un premier ministre, l'impopu–
larité de la dynastie qu'aggravent leurs dénoncia–
tions contre le prince Georges, la rupture des rela–
tions entre la Grèce et la Roumanie, la guerre au
couteau entre bandes bulgares et bandes grecques
en Macédoine, et, sur la frontière de Thessalie, la
menace d'une armée turque vingt fois supérieure à
l'armée grecque; ils exigent et ils finissent par
obtenir, — au prix de quelles angoisses pour tout
l'hellénisme! — que les puissances accordent un
«
nouveau pas en avant dans la réalisation des aspi–
rations nationales ». Le Haut-Commissaire de l'Eu–
rope est remplacé par un Haut-Gommissaire de la
Grèce : le prince Georges ayant été acculé à la
démission, les puissances protectrices, « afin
de tenir
compte des aspirations du peuple cre'lois et de recon–
naître iintérêt que Sa Majesté le roi des Hellènes doit
toujours prendre à la prospérité de la Crète
»,
se
mettent d'accord « pour proposer à Sa Majesté que
désormais, toutes les fois que le poste de Haut-Com–
missaire de Crète deviendra vacant, Sa Majesté
désigne un candidat capable d'exercer le mandat de
ces puissances » (14 août 1900).
C'est un sujet grec, un ancien Premier du royaume
de Grèce, M. Zaïrois, que les puissances installent
comme leur Haut-Commissaire, sur la présentation
du gouvernement grec. Désormais, les officiers cré-
Fonds A.R.A.M