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C R È T E E T L E K H A L I F A T
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Les chrétiens se révoltent donc contre les puis–
sances et contre le Haut-Commissaire. Six ou sept
mois d'escarmouches et de marchandages entre les
insurgés et les officiers ou ï e s consuls des puissances
(
avril-novembre 1905); conférence d'ambassadeurs
à Rome; menaces militaires et navales en Cr è t e ;
déba r quemen t s de troupes internationales; batailles
en règle, — petites batailles — ; rétablissement sur
les édifices publics du drapeau crétois, qui partout
a fait place au drapeau grec; au bout du compte,
amnistie plénière et envoi d'une commission inter–
nationale dont le rapport (avril 1906) constate qu'il
faut de nouvelles concessions, pour ramener la tran–
quillité dans l'île et pour assurer aux Crétois le pain
quotidien. Les puissances accordent de nouveaux
et notables avantages; un « nouveau pas en avant »
est fait (23 juillet 1906) :
Tenant à marquer au peuple crétois leur désir très sincère
de tenir compte de
ses légitimes aspirations,
les puissances
protectrices jugent possible
d'élargir dans un sens plus
national l'autonomie
et d'améliorer la situation matérielle et
morale de la Crète, par les mesures suivantes : réforme de
la gendarmerie et création d'une milice Cretoise et
hellénique
sous des
officiers hellènes
;
retrait des forces internationales
aussitôt que la gendarmerie et la milice Cretoises seront
formées, l'ordre et la tranquillité rétablis, et la protection
de la population musulmane assurée; extension à la Crète
de la Commission de contrôle des
finances helléniques ;
règlement des difficultés encore pendantes entre la Turquie
et la Crète...
En faisant part de ces décisions au peuple crétois, les
puissances protectrices ne doutent pas qu'il ne se rende
compte que
tout pas en avant dans la réalisation des aspira–
tions nationales
est subordonné au maintien de l'ordre et
d'un régime stable.
Fonds A.R.A.M