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LA MORT
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STAMBOUL
veraineté de S. M. le Sultan », acceptait « le principe
d'une autonomie accordée à la Crète ».
Les puissances savaient bien qu'elles auraient à
imposer l'autonomie aux Crétois : depuis 1820, ils
avaient prouvé par sept révoltes que l'union à la
Grèce était le seul statut politique qu'ils voulussent
accepter. Ils disaient le 6 avril 1841 à l'amiral
anglais Stuart : « Nous ne voulons n i de l'Angle–
terre ni d'une principauté : i l nous faut l'union avec
la Grèce libre; voilà pourquoi nous avons déjà versé
des fleuves de sang. » Et leur grec était fort beau,
digne des meilleurs héros classiques :
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Tcota^oùç aW.Tu>v. En 1897, c'est ce que, mot pour
mot, ils répétaient aux ambassadeurs, aux amiraux,
aux délégués de l'Europe et, de mars 1897 à no–
vembre 1898, ils restaient en armes et en rébellion.
En décembre 1898, de guerre lasse, les puissances
acceptèrent un compromis : au lieu d'une autonomie
réelle sous la suzeraineté ottomane, elles établirent
en Crète une principauté grecque sous le haut-com–
missariat d'un fils du roi des Hellènes, le prince
Georges (décembre 1898). Elles disaient ou laissaient
entendre aux Crétois : « Nous ne croyons pas plus
que vous à la durée de l'autonomie ; nous vous con–
duisons vers l'union; voici la première étape. » Et
de cette étape, elles semblaient même fixer la courte
durée, en ne donnant leurs pouvoirs au prince
Georges que pour trois ans (1898-1901).
Les Crétois les prirent au mot. En 1899-1900, ils
s'occupèrent de réparer les désastres de trente mois
de guerre civile et ils s'amusèrent à discuter la cons-
Fonds A.R.A.M