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L A M O R T D E
S T A M B O U L
ou la Macédoine aux Bulgares », dès 1878, c'était la
formule de négociations que les gens d'Athènes pré–
voyaient et voulaient à tout prix écarter; mais après
1883,
l'annexion par le Bulgare de la Roumélie orien–
tale les rendit plus opposés encore à tout nouveau
dépècement de l'Empire turc.
De 1878 à 1897, les Cretois, souffrant toujours
pour la Race, durent supporter le Pacte de Khalépa
et les étranges interprétations qu 'Abd - u l -Hami d
en donnait.
En 1878, le Sultan leur avait j u r é et les puissances
leur avaient garanti que, sous le régime presque
constitutionnel d'une Assemblée élue et sous le gou–
vernement d'un
vali
chrétien, ils jouiraient de
l'autonomie. Us avaient cru en ces serments parce
que ce régime, conforme à leurs besoins, servait
aussi les intérêts de l'Empire ottoman : la Crète
depuis un siècle avait été un gouffre pour les armées
et les finances turques; un budget crétois en équi–
libre, les garnisons rappelées ou diminuées, un
meilleur rendement des douanes et des monopoles
soulageraient notablement les dépenses de la Porte.
Mais le Pacte de Khalépa supprimait dans l'île les
derniers privilèges politiques et judiciaires des
begs
et des
agas,
la dernière forme de l'exploitation musul–
mane : sous le contrôle de l'Assemblée, sous le gou–
vernement du
vali
chrétien, les musulmans devaient
se résigner à l'égalité et à la concurrence avec les
chrétiens, ou à l'exil. Avant de partir ou de déchoir,
ils firent appel au Sultan-Khalife, chef de l'empire,
mais chef aussi de la religion : dès qu'il le put,
Abd-ul-Hamid leur répondit.
De 1878 à 188S, tout occupé qu'il était par la liqui-
Fonds A.R.A.M