L A CRÈTE ET L E K H A L I F A T
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tout l'Empire; on parle d'une révolte militaire à
Bagdad... Les visites, à Stamboul, des rois de Bul–
garie et de Serbie font croire que, dans un conflit
avec la Grèce, on pourrait, en 1910 comme en 1897,
compter sur la neutralité des royaumes slaves.
La Porte reprend donc avec les musulmans Cre–
tois les intrigues qui ont amené l'insurrection de 1897
et, par suite, la guerre de Thessalie :
Athènes,
le 15 avril 1910.
Les j o u r n a u x crétois s'occu–
pent de la question du serment à l'Assemblée nouvellement
élue. Les d é p u t é s musulmans, l ' a n n é e d e r n i è r e , avaient
évité de p r ê t e r serment au r o i Georges en n'assistant pas à
la séance. Au j o u r d ' h u i , les instructions reçues de Constan–
tinople les incitent à se p r é s e n t e r à la séance afin de créer
u n incident.
Constantinople,
le 21 avril 1910.
Rifaat-pacha, ministre
des Affaires é t r a n g è r e s , a a d r e s s é aux ambassadeurs de Tur–
quie accrédités a u p r è s des puissances protectrices une circu–
laire dans laquelle i l attire p a r t i c u l i è r e m e n t leur attention
sur la question d u serment que l'on veut faire p r ê t e r aux
d é p u t é s musulmans de Crète. La Porte y voit une atteinte
au
statu qao
garanti parles puissances et veut les en informer
à temps pour qu'elles puissent l ' emp ê c h e r .
A la fin d'avril 1910, l'Assemblée crétoise se
réunit. Le chef du gouvernement provisoire l i t le
décret d'ouverture :
Au nom du roi des Hellènes,
Georges I "
1
' ,
La Commission executive, v u les décisions de l'Assemblée
des Hellènes s i é g e a n t en Crète, décrète et ordonne l'ouver–
ture de la session...
L'intitulé
au nom du roi des Hellènes, Georges I
e r
,
est semblable à celui de tous les décrets rendus
depuis deux ans et de quinze ou vingt décrets
Fonds A.R.A.M