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LA MORT DE STAMBOUL
(21
août), la Porte daigne accepter ces excuses,
«
quoique la réponse grecque ne donne pas des
assurances aussi précises que la Turquie l'aurait
désiré »... L'armée grecque ne peut plus digérer tant
d'affronts : elle est exaspérée contre les politiciens,
les princes et le roi. Le
pronunciamiento,
qui couvait
depuis deux mois déjà, éclate : les officiers conjurés
emmènen t leurs troupes camper hors d'Athènes
(29
août); le régime parlementaire, la dynastie elle-
même sont mis en cause; le roi doit amnistier les
rebelles, promettre une « épuration » de tous les
fonctionnaires incapables, signer les décrets qui
mettent en disponibilité ses propres fils; le prince-
héritier prend le chemin de l'étranger, où i l restera
de longs mois avant de pouvoir revenir.
Depuis six mois déjà, depuis le début de la crise
crétoise, la vie politique du royaume était arrêtée.
Deux et trois changements de ministères, une con–
vocation et une prorogation du parlement n'avaient
pas amélioré les chances d'administration régulière.
Maintenant la Ligue militaire réclame et met en
train, non seulement une réforme intégrale de l'ad–
ministration, une refonte complète de l'armée et de
la marine, mais un changement de constitution : les
succès des Jeunes-Turcs, la force de l'armée turque,
la politique du Comité
Union et Progrès
sont les
modèles que les officiers grecs se proposent. Alors
(
A
septembre), on mande de Constantinople à
YOrient Correspondes de Vienne :
La Turquie p r é p a r e une note aux puissances pour préciser
ses
desiderata
à propos de la Crète. Ses v œ u x seraient, entre
autres : 1° la nomination par la Porte d ' u n gouverneur
soit e u r o p é e n , soit o t t oma n ; 2° la remise de la baie de la
Fonds A.R.A.M