CHAPITRE VIII.
Réaction contre l a France e t contre l'ingérance
é t r ang è r e , — Politique d'autonomie et de centrali–
s a t i o n .
La guerre franco-allemande fut fatale à la réforme. Elle
n'eut pas seulement pour effet d'amoindrir le rôle de
l'État qui s'était fait en Turquie l'initiateur d'une œuvre
de conciliation et de progrès; l'influence civilisatrice de
l'Occident en fut sérieusement atteinte et la réaction mu –
sulmane remit en question plus d'un bienfait acquis.
Il y aurait un curieux chapitre à écrire ici sur les en–
treprises diverses de la coalition tacite qui, unissant dans
une même pensée de convoitise amis et ennemis, s'avisa
de recueillir, comme si elle était ouverte, la succession
orientale de la France vaincue. Je restreindrai cette
étude à l'énoncé des faits qui se rattachent à l'histoire
du
Tanzimât
et dont il peut être utile de garder le sou–
venir.
Vers la fin de l'année 1870 et alors que la Russie avait
déjà dénoncé les articles du traité de Paris qui limitaient
sa souveraineté dans la mer Noire, l'Aulriche-Hongrie
jugea qu'elle devait unir son action à celle de la France
en Palestine, sous prétexte que la sécurité des intérêts
latins se trouvait compromise. Les démarches qu'elle fit
dans ce but, coïncidèrent précisément avec le règlement
d'un différend local qui, aux yeux de tout observateur
impartial, témoignait hautement de l'énergie et de la per-
Fonds A.R.A.M