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LA TUUQl'IE ET LE TANZIMAT.
chat, qui offrait d'incontestables avantages, ne devait pas
être rompue; mais la communauté bulgare possédant, con–
formément aux promesses qui lui avaient été faite alors,
des métropolitains et des évoques de sa race, n'aurait plus
à se plaindre. Cette réforme, il est vrai, ne pouvait, de
l'avis du ministre de Napoléon III, s'opérer immédiatement,
en raison de la composition du personnel dans les hauts
emplois ecclésiastiques; mais un grand point serait gagné,
s'il était mis un terme à ce travail dangereux d'assimila–
tion qui par l'effet d'une réaction naturelle excitait contre
le clergé grec les passions d'un peuple exploité et humilié.
Ce peuple ne manquerait pas de chercher au dehors le
secours qu'il aurait perdu l'espoir de trouver à Coflstanti-
nople et les divisions, que la Porte aurait laissé s'accroître
parmi ses sujets du rite oriental, finiraient bientôt par
tourner contre elle-même. Les affaires religieuses devien–
draient des affaires politiques.
Ainsi le gouvernement français associait dans une cer–
taine mesure la cause du gouvernement ottoman à celle du
patriarchat tout en cherchant à donner aux Bulgares une
légitime satisfaction.
En 1862, le parti séparatiste proprement dit tenta auprès
du patriarche œcuménique une démarche de conciliation.
Il proposa que dans les circonscriptions exclusivement bul–
gares, on ne nommerait que des évêques bulgares, que
dans les circonscriptions mixtes les prélats seraient élus
par les fidèles à la majorité des suffrages, que ies rapports
avec le patriarche n'auraient trait qu'aux affaires pure–
ment religieuses, que le synode serait composé en nombre
égal de Grecs et de Bulgares, qu'un archevêque bulgare
résidant à Constantinople servirait d'intermédiaire perma-
Fonds A.R.A.M