7-2
LA TURQUIE ET LE TANZIMAT.
comprend qu'avec de telles mœurs, la personne qui coupe
court à toutes les convoitises, gène à la longue et mécon–
tente tout le monde. De là l'impopularité de Daoud et ses
défailances finales.
La Porte lui donna pour successeur Franco-Effendi, sujet
chrétien que son origine arabe désignait particulièrement
à son choix; mais, afin de s'affranchir de l'obligation in–
ternationale qui subordonnait cette nomination à l'assenti–
ment des puissances garantes, elle s'abstint de fixer le
terme des pouvoirs du nouveau gouverneur. L'iradé du
3
juin portait en effet : « Gomme la durée de tes fonctions
est une garantie d'autorité pour le gouvernement, sache et
sois certain que tu resteras en charge tant que tu seras
assez heureux pour bien administrer le pays d'après les
règlements organiques. »
Ce procédé, quelque peu byzantin, n'eut pas le succès
que s'en promettait la diplomatie ottomane. Les cabinets
étrangers réclamèrent le droit de confirmer par leur adhé–
sion formelle la nomination de Franco-Effendi, et ils exi–
gèrent en outre que son mandat lui fut assuré pour une
période d'au moins dix ans.
Cette disposition fit l'objet d'un protocole qui maintint
explicitement la stipulation du protocole du 9 juin 1861
relative au cas de révocation (1).
La lutte des Bulgares contre la suprématie du clergé grec
avait donné naissance à deux partis qui, d'accord sur le
but final de leurs revendications, se séparaient sur le choix
(1)
Protocole du 24 juillet 1868.
Fonds A.R.A.M