L A T U R Q U I E E T L E T A N Z I M A T .
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jectif,fità son tour des avances à ces derniers pour les
attirer dans le giron grégorien. L'on assure qu'il leur pro–
posa de leur garantir soit la restitution de leurs propriétés
religieuses, soit la valeur de ces propriétés aux frais du
trésor impérial.
L'on aperçoit par ces détails caractéristiques la connexité
qui existe entre le conflit des arméniens unis et les entre–
prises du catholicos des grégoriens. La complication qui
servait les intérêts politiques d'un adversaire toujours en
éveil, ne pouvait que porter les puissances occidentales à
désirer et à faciliter une prochaine et durable réconciliation
dans le camp catholique, et à leurs yeux, la vraie base de
la réconciliation n'était autre que la bulle de Benoît XIV
du 25 juillet 1755 qui n'exigeait pas des fidèles l'abandon
des privilèges de leur nationalité.
Les Melchites et les Maronites s'étaient eux-mêmes
émus des projets d'unification poursuivis à l'égard des
Arméniens, car eux aussi jouissaient de certaines immuni–
tés dans les élections épiscopales. Leurs appréhensions
n'étaient point imaginaires, car en 1867 les patriarches de
ces deux communautés furent mandés à Rome pour être
consultés sur l'abandon de leurs droits séculaires. Aux
premières ouvertures qui leur furent faites, ils répondirent
par unefinde non recevoir. La curie n'insista pas, soit
qu'elle se réservât d'opposer plus tard aux églises de Syrie
l'exemple de la- soumission arménienne, soit qu'il lui pa–
rut dangereux de porter atteinte à des privilèges qui, là
plus qu'ailleurs, s'étaient identifiés avec les croyances po–
pulaires.
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