LA TURQUIE ET LE TANZIMAT.
51
En ce qui concerne particulièrement l'administration
financière et fiscale, j!ai déjà fait ressortir les défauts du
système monétaire qui n'ont été qu'imparfaitement redres–
sés. Il n'y a qu'une voix'pour condamner les abus et les
inconvénients résultant de la circulation du papier mon–
naie et de pièces d'argent de mauvais aloi.
A Constantinople, comme en province, il est notoire que
les fonctionnaires chargés du service de la caisse en trafi–
quent, spéculant sur les espèces qu'ils reçoivent, arrêtant
ou reprenant les paiements comme il leur plait. Les man–
dats de remboursement qu'ils signent, ne sont délivrés que
moyennant commission. Ces pratiques pourraient être ré–
formées d'un trait de plume ; il serait fort simple de char–
ger la banque ottomane des encaissements pour tout l'Em–
pire.
On l'a dit maintes fois : le manque d'ordre est le vice
le plus invétéré de l'administration turque et il se trahit à
tous les degrés de la hiérarchie. Dans la capitale même,
point de règles fixes pour la tenue des écritures, ni pour
l'ordonnancement des dépenses, point de contrôle ou con–
trôle illusoire sur la perception et sur le maniement des
revenus. Les comptes sont rarement balancés, de sorte
qu'il est difficile de se renseigner sur leurs positions véri–
tables. Les budgets dressés au commencement de chaque
exercice sont de simples budgels de prévision ; les chapitres
n'en sont pas clos à lafinde l'année, et l'on ne peut ainsi
établir un budget définitif confirmant ou rectifiant ces pré–
visions.
Il n'y a pas à proprement parler de ministre des finances.
Le fonctionnaire qui porte ce tilre, est un simple agent
exécutif; il n'a réelement pas la responsabilité de l'admi»
Fonds A.R.A.M