LA TURQUIE ET LE TANZIMAT.
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ment incapable de la mener àfin,faute d'un service
organisé de travaux publics. Elle ne pouvait, par la même
raison, juger de la valeur des ouvrages confiés à l'indus–
trie privée, non plus qu'en surveiller l'entretien et l'ex–
ploitation, et moins encore les entretenir et les exploiter
elle-même. Il fallait de toute nécessité que la concession
et l'exécution du réseau fussent abandonnées à une compa–
gnie étrangère, sauf à la Porte à payer relativement cher
ce dont elle aurait un jour l'entière propriété. Et, afin d'as–
surer le bon état des constructions, l'on était naturellement
amené à une combinaison mixte d'après laquelle la jouis–
sance des lignes serait laissée à une seconde compagnie
qui, étant d'ailleurs chargée de leur entretien, aurait intérêt
à ce qu'elles lui fussent livrées dans des conditions satis–
faisantes.
Il y avait enfin à prendre en considération l'insuffisance
des routes locales destinées à alimenter le trafic des routes
ferrées et sous ce rapport encore l'administration turque
n'était pas plus apte à arrêter qu'à établir un système gé–
néral embrassant toutes les provinces des deux versants
balkaniques. Une troisième compagnie devait être chargée
de cette tâche complémentaire.
Telles étaient à peu près les idées pratiques auxquelles
les gouvernements étrangers s'efforçaient de gagner la
Porte et telles furent effectivement les bases d'un premier
contrat passé en 1868 entre le ministre des travaux publics
et une compagnie dite franco-belge formée en majeure
partie de capitaux français.
Toutefois ce
consortium
ayant dû se dissoudre peu après
sa constitution, la concession passa entre les mains d'une
autre compagnie étrangère patronnée par l'Autriche-Hon-
Fonds A.R.A.M