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U TURQUIE ET LE TANZIMAT.
Mais l'on ne s'attendait pas à voir le Saint-Siège de
Rome s'associer avec éclat à l'opposition dont les agents
du cabinet de St-Pétersbourg avaient donné le signal. Le
pape, par deux brefs successifs, interdit à ses fidèles d'O–
rient, la fréquentation du lycée de Galata, quoique le
vicaire-général de Constantinople eut formellement con–
senti à ce que les exercices religieux se fissent en dehors
de l'école (1). C'était une sorte de schisme qui tendait à
écarter les catholiques des emplois de l'Etat, tout en con–
trastant avec l'esprit libéral du gouvernement turc dont
l'enseignement était offert à cette classe de sujets. « Le
lycée mixte, écrivait à cette époque le
Monde,
durera aussi
longtemps que la France le soutiendra. Si elle se relire,
l'édifice croulera sous le choc des inimitiés et des répu–
gnances en sens contraire qu'il a fallu vaincre pour en
réunir ou en coordoner les matériaux. Le scheik Ul-islam
approuve fort le bref du pape qui en prohibe l'entrée aux
catholiques et si le chef des ulémas jouissait encore à
Constantinople de son ancienne influence, on peut être
sûr que le ministère ottoman n'aurait pas osé montrer
autant de condescendance envers le créateur de cette petite
Babel universitaire. »
Ces dispositions peu bienveillantes, cette attitude si ou–
vertement hostile d'un pouvoir dont la France s'était de
tout temps considérée comme l'auxiliaire et l'organe dans
les Etats du Sultan, ne laissa pas que de causer quelque
(1) «
Parentes qui bonà fidc egerunt, si promittant, quam priinum
<i prudenter poterunt, se filios à lycœg aMaturos, ad ssaeramcnta
«
admittantur. Qui vero vel Uoç ipsuin promittere renuant vel in
•
posterùm obstinato animo filios iinmittere in lycanim ausi fuerint,
«
à sacramentel areceantur. »
(
Borna,
dalla propaganda,
21
aprile
1809).
Fonds A.R.A.M