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LA TURQUIE ET I.E TAN'ZIMAT.
Le ministre des affaires étrangères, Fuad-pacha, qui
avait été préposé autrefois au comité de l'Instruction pu–
blique, se trouvait à cet égard en intime communauté de
vues avec l'ambassade impériale et les conseils qu'il en
recevait ne pouvaient s'adresser à un esprit plus clair–
voyant et plus convaincu que lui, Dès le mois de mars de
l'année 1867, il s'était entendu avec la mission française
pour fonder à Constantinople une grande école secondaire
accessible à tous les sujets ottomans et qui, gérée par des
professeurs européens, serait placée sous le patronage
personnel du grand-vizir Ali-pacha.
Le programme du lycée de Galata-Seraï, concerté entre
lui et M. Bourée sous l'inspiration de l'éminent ministre
qui présidait alors à l'Instruction publique en France (1),
fut conçu de telle sorte que de 18 à 20 ans les élèves pus–
sent entrer dans les écoles spéciales ou suivre les cours des
facultés. Il comprenait les sciences naturelles, les sciences
exactes, l'histoire de Turquie, l'étude de ses richesses,
l'histoire générale, la géographie, la langue turque, le latin
en tant qu'il pourrait être utile à certaines professions, un
cours d'étymologie grecque et d'économie politique (2).
Le français fut adopté comme langue d'enseignement
contrairement à l'avis de la Porte qui voulait imposer le
turc. Il parut impossible de faire une concession qui eut
frappé de mort l'établissement naissant. Par ses obscurités,
par l'insuffisance de ses signes graphiques, le turc est un
obstacle à la propagation de l'instruction même pour les
(1)
C'est sous la dictée de M. Y. Duruy qu'avait été rédigée la
partie de la
note française sur le Hâtli-Humayoun
relative à l'ensei–
gnement en Turquie.
(2)
Art.
i
du règlement du mois d'avril 1868.
Fonds A.R.A.M