LA TURQUIE ET LE TANZIMAT.
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Sur ces entrefaites et tandis que les Serbes et les Monté–
négrins s'apprêtaient à entrer en lice, le gouvernement
turc, cédant aux nécessités d'une situation de plus en plus
critique, publia un Iradé, puis un Firman qui par leur
étendue comme par le caractère général des ordonnances
qu'ils renouvelaient, forment, à quelques amendements
près, une réédition du
Hatti Humayoun
et de la première
charte de
Gulkhanê.
1839,1855
et 1875, ces trois dates que les circonstances
venaient ainsi de rapprocher, avaient une signification
identique et renfermaient une même leçon. Gomme au
commencement du siècle, comme après la guerre de
Grimée, la réforme promulguée en présence de l'insurrec–
tion herzégovinienne, était une mesure de salut public
destinée surtout à rassurer l'Europe et pour que l'analogie
fut complète, cette réforme devait porter ostensiblement
la même empreinte de
spontanéité
et
d'indépendance
ses deux devancières (1).
J'ai cherché à coordonner logiquement les articles et
autres énonciations des deux édits impériaux de 1875, en
y joignant les principales décisions contenues dans les
règlements, instructions et autres actes qui les ont suivis
à quelques mois d'intervalle. Cette analyse ingrate que je
ne puis me dispenser de résumer ici et qui n'est en ma–
jeure partie qu'une redite, porte sur les points suivants :
1
°
Régime fiscal.
Abolition du système des fermages;
conversion éventuele des dîmes en impôt foncier; unifi–
cation des impôts, libre choix des percepteurs par les po--
pulations.
(1)
Voir sur ce dernier point la circulaire de Savfet-pacha du 12 oc–
tobre 1876.
Fonds A.R.A.M