LA TURQUIE ET LE TANZIMAT.
dispositions de l'Autriche qui avait répudié depuis long–
temps les idées étroites du prince de Metternich (1), tout
en abandonnant en dernier lieu le système de réforme pro–
posé par la Russie. L'on comptait sur l'appui moral de
la Prusse et de l'Italie.
Quant au cabinet de St-Pétersbourg, loin de dissimuler
son dissentiment, il annonçait hautement l'échecfinalde
l'entreprise dont la France allait prendre la direction. « Je
n'aime pas votre
Hatli Ilumayoun,
disait à cette époque le
prince Gortchakof à l'ambassadeur du Sultan. C'est une
lettre de change émise il y a dix <ans et non soldée. Selon
moi, il n'y a de consolidation possible pour l'empire Otto–
man que dans l'autonomie des chrétiens. » Et un diplo–
mate russe, commentant cette formule, y ajoutait un terme
particulièrement énergique, en posant à la Turquie ce
dilemme : ou autonomie ou anatomie (2).
En somme et sauf l'opposition prévue de la Russie, les
circonstances semblaient favoriser l'œuvre de prosélytisme
social au succès de laquelle le gouvernement français ra-
tachait les destinées ottomanes.
Dès le mois de janvier de l'année 1867 , le cabinet des
Tuileries avait fait connaître son programme au gouverne–
ment turc dans une
note sur le Haïti Humayoun de '1856.
Ce document divisé en seize paragraphes ne négligeait
aucun des services de l'administration proprement dite et
les explications dont il était accompagné, indiquaient les
matières qui se recommandaient plus particulièrement
à l'attention des ministres du Sultan (3).
(1)
l,
47.
(2)
Dossier de la question d'Orient 1868, p. 146.
(3)
La note française portait sur les points suivants : Concours
Fonds A.R.A.M