CHAPITRE IX.
Suite du chapitre VIII.
Question d e s capitulations
et d e s dénationalisations.
S'attaquant à tout à la fois dans le zèle patriotique qui les
portait à rejeter le poids de l'intervention étrangère, les
ministres du Sultan eurent l'ambition de placer la Turquie
dans le droit commun de l'Europe en s'affranchissant des
capitulations qui étaient pour l'Empire moderne le témoi–
gnage le plus apparent de son infériorité internationale.
Cette prétention n'était pas nouvelle, car dès l'année
1858
Fuad-pacha s'était élevé contre le maintien d'un
ostracisme
qui, disait-il, avait cessé de fait depuis le jour
où la monarchie ottomane s'était vue appelée à jouir des
avantages essentiels du droit continental.
En 1862, lorsqu'il s'agit de mettre à exécution les dis–
positions du
Halti-Humayoun
qui autorisaient les étran–
gers à acquérir des immeubles dans les États du Sultan,
Ali-pacha renouvela les objections de son collègue en
demandant que les propriétaires européens fussent soumis
à la même juridiction que les indigènes. J'ai dit dans
quelle mesure restreinte cette assimilation fut admise en
1867 (1).
Mais bientôt les Roumains réclamèrent à leur tour le
retrait des capitulations en faisant valoir que les garanties
exceptionnelles qui présidaient aux relations des États
(1)
I,
211
à
214.
Fonds A.R.A.M